Raconter la transition… jusque dans le choix du papier
Retour sur une exposition (presque) toxique — et le choix d’en faire autrement
Quand on parle de transition écologique, chaque mot compte. Mais chaque geste aussi.
Au moment de préparer l’exposition Envisager, imaginée avec VivaVaud pour donner à voir les visages de la durabilité dans le canton, une question m’a stoppée net : “Et si, en imprimant mes photos, je faisais exactement l’inverse du message que je cherchais à transmettre ?”
Je me suis alors intéressée de plus près au cycle de vie du papier. Et j’ai découvert ceci : lors du recyclage, seules les fibres sont récupérées.
Les encres, colles et additifs… deviennent des déchets toxiques. À traiter. À enfouir.
En d'autres termes, j’étais sur le point de produire une exposition sur la transition écologique… avec des encres polluantes.
Séchage des impressions
Une rencontre décisive
C’est à ce moment-là que j’ai découvert Vögeli : une imprimerie suisse, familiale, pionnière.
La première au monde à obtenir la certification Cradle-to-Cradle Gold en impression.
Cette norme garantit :
l’absence totale de substances toxiques,
la recyclabilité de chaque composant,
et un processus pensé dans son ensemble : de la conception… à la revalorisation.
Ma rencontre avec Julia Beyer, cheffe de projet chez Vögeli, a été un tournant.
Un échange de valeurs. Un alignement.
Ensemble, nous avons :
prototypé,
testé,
ajusté.
Une matière cohérente avec le message
Le résultat ?
Une impression offset de haute qualité, réalisée sur un papier écologique suédois, monté sur carton recyclé.
Zéro substance toxique. Zéro contradiction.
Chaque support de l’exposition Envisager — des affiches aux encarts explicatifs — raconte une histoire cohérente. Non seulement dans son contenu, mais aussi dans sa matière même.
Ce que cette expérience m’a appris
Trois choses, que je garde précieusement pour la suite :
L’éthique ne s’arrête pas au message.
Elle se vit dans la façon même de le transmettre.La cohérence se niche dans les détails.
Ceux qu’on ne voit pas toujours, mais que l’on ressent.Parfois, il faut ralentir pour mieux faire.
Prendre le temps d’interroger nos évidences, pour créer du sens jusqu’au bout.